Être plus fort pour soutenir l’économie locale

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La Caisse d’Épargne Provence-Alpes-Corse (Cepac) pourrait absorber la BDAF dans les prochains mois. Loïc Laurent, l’actuel directeur de la Cepac Région Antilles revient sur ce projet.

Quels sont les enjeux du projet de fusion-absorption de la filiale BPCE IOM (Banque de la Réunion, BDAF et Banque de Saint-Pierre-et-Miquelon) par la Caisse d’Épargne Provence-Alpes-Corse ?
L’ambition du projet est double. Il se veut, à la fois, favorable au développement économique des territoires ultramarins et un moyen, pour nous, de devenir un acteur bancaire majeur en Outremer. La Cepac est une société financière assez forte qui a déjà deux siècles d’existence. Notre stratégie de croissance en OutreMer concerne la Banque de la Réunion, la Banque des Antilles françaises et la Banque de Saint-Pierre-et-Miquelon. Ces banques sont limitées dans leurs possibilités de croissance, avec des assises financières trop étroites. En s’associant, notre objectif est de nous développer et de pérenniser l’activité pour devenir un acteur fort de financement.
Vous dîtes vouloir vous investir sur le long terme ?
Depuis notre programme 2009-2013, l’Outre-mer constitue un axe de notre développement stratégique. Nous avons déjà fait des investissements financiers et humains importants. En Martinique et en Guadeloupe, l’ensemble de nos agences ont été rénovées. Nous avons mis en place des formations et des points de libreservice-conseil. Nous avons aussi investi à la Réunion. En Outremer, il y a une vraie nécessité de se rassembler pour être plus forts. La taille réduite des marchés, l’absence de concurrence suffisante conduisent notre groupe à créer un grand acteur bancaire. C’est une stratégie gagnante sur les territoires. À travers ce projet, nous allons intensifier notre soutien à l’économie locale avec une assise financière qui nous le permet et aller challenger un acteur comme le Crédit agricole. L’ambition affichée est de devenir le deuxième grand acteur bancaire en Outremer. Nous allons nous renforcer en Martinique, Guadeloupe, La Réunion et acquérir une présence là où ne sommes pas présents (Saint-Martin, Saint-Barthélémy, la Guyane, Saint-Pierre-et-Miquelon, Mayotte).
Cela signifie-t-il que le sigle BDAF va disparaître du paysage antillais ?
L’avenir des marques, nous allons l’étudier dans un second temps. L’objectif de la fusion, c’est de créer un acteur fort pour soutenir l’économie locale. Nous allons partager l’état des lieux en 2015 en groupes de travail, avec l’ensemble des instances représentatives du personnel. Nous devons clarifier ce projet, qu’il soit transparent. Nous attendons le feu vert des autorités réglementaires ainsi que l’autorisation des conseils de la BPCE et de la Cepac. Nous n’en sommes encore qu’au stade de la lettre d’intention. Il y a des étapes à franchir, il faut se donner le temps. À la Cepac, nous avons toujours privilégié le dialogue. Si les conditions sont remplies, la finalisation de l’opération au niveau juridique pourrait intervenir à la fin du second semestre 2015. Le projet, lui, ne devrait être mis en oeuvre qu’au cours du second semestre 2016. Il y a notamment un lourd chantier de migration informatique à mettre en place.

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